Expulsion d’étudiants .. quelle honte!
C’est arrivé, mesdames messieurs, qu’au Maroc, et en 2020, une université a pris la décision d’expulser trois de ses étudiants connus par leur haute moralité et activité syndicale et académique au sein de la faculté des sciences.
Leur crime c’est qu’ils donnent de l’aide à leurs collègues. Ce n’est pas vrai? Oui c’est vrai, aider les autres dans le plus beau pays du monde est un crime, contribuer à l’amélioration des circonstances d’apprentissage et de formation est un grand crime et quand on le fait dans le cadre de l’UNEM (l’union nationale des étudiants du Maroc), là on est tombé dans l’interdit.
L’histoire, mesdames messieurs, a commencé juste après la nomination d’un nouveau doyen à la tête de la faculté des sciences situant à Agadir. Qui à première vue semblait être doyen, il s’est avéré plus tard qu’il ne l’était pas. Dès son arrivée, le monsieur était passionné pour révéler la véritable mission pour laquelle il a été amené: se débarrasser de quelques éléments indésirables par ses seigneurs.
Apparemment, la popularité des trois étudiants membres de l’UNEM à Agadir qui avaient l’habitude d’organiser des activités académiques (des cours de soutien, des conférences, des formations…) pour les étudiants de la faculté des sciences, était indésirable. De ce fait, il fallait y mettre fin, et c’est le nouveau doyen, l’ancien professeur à la même faculté, qui prendrait en charge cette mission.
Retirer les posters, bruler les annonces et enfin confisquer le siège historique de l’UNEM. Tout cela, n’était pour le doyen que des exercices d’échauffement avant de prendre la décision la plus audacieuse. Une décision qu’aucun doyen avant lui n’avait osé prendre : expulser les trois étudiants.
Le nouveau doyen imaginait que l’expulsion de ces trois étudiants serait si simple, ce qui n’était pas le cas. La détermination des trois étudiants à défendre leurs droits en protestant contre cette décision injuste et par tous les moyens légitimes, y compris un sit-in devant la présidence de l’université, a suscité la sympathie et la solidarité de nombreuses organisations syndicales et étudiantes aux niveaux national et international.
La fermeté, des trois étudiants, Omar, Abde Nacer et Mohamed, et qui s’est traduite à un sit-in sans précédent qui a dépassé les 200 jours, a montré, d’une part, la justice de leur cause et d’autre part, il a nui à la réputation de l’université Ibn Zohr.
En fin, il convient de dire que, certes, cette décision imprudente s’inscrit, comme d’habitude, dans le contexte de l’attaque continue contre l’université publique. Cependant, compte tenu de tous les détails de ce dossier racontés par les trois étudiants, il semble que cette décision reflète également le chaos dans lequel vit cette université particulière, où un doyen peut expulser des étudiants pour la simple raison quel le veut!!